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17 mai 2008

Bonjour Je suis Camille Gallard, j ai 25ans, je

Bonjour

Je suis Camille Gallard, j ai 25ans,
je fais partie des défi jeune,
Je suis étudiante en quatrième année communication visuelle
aux Beaux Arts d Angers.
Je fais beaucoup de photographies et quelques court métrages.
Grâce à défi jeune j ai pu tourner une errance poétique en Mongolie,
particulièrement dans le désert de Gobi.

A présent mon travail se rapproche du documentaire poétique, j ai tourné
dans un service de soin à domicile, je vous joins un texte que
j ai écrit pendant le tournage:
ces femmes, ces hommes, et ceux qui les accompagnent.
Aujourd' hui à ma place,
pas là pour soigner (bien que)

juste avec mon regard posé sur eux,

parfois pourtant, c'est déjà presque trop!


De la pudeur dans leur toilette,

de chat quand on a trop mal pour se pencher
ou complètement submergé dans un bain chaud
afin de soulager le corps engourdi par la nuit.

De l'attention pour eux, quand
Dans leur solitude en pagaille,
le soignant vient brosser
le reste de cheveux mêlés,
de l'eau chaude mais pas trop pour ouvrir les yeux à demi clos.
Des mains qui donnent, des mots qui soulagent, des maux qui s'endorment un
peu
jusqu'à leur retour.

Ces étrangers qu'on attend le nez à la fenêtre.
Qui est cette fille qui vient nous filmer?
Qu'est ce qu elle veut? Un petit café, asseyez-vous donc, mais restez.


Désolée, mon texte a été perdu sur les émotions ,
je reviens d un hivers enneigé à Montréal
au Canada, et il semblerai que j ai égaré deux, trois choses!
quelques photos pour ceux qui aiment neige et glace.
http://lekcamillegallard.spaces.live.com/

Je suis ravie de passer cette semaine avec vous.
je serais dans le train de paris à 11h46

je vous joins quelques textes si vous avez envie

A DEMAIN

CAmille





http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/43B0CCB6F7CABFDBC125740F00504075?OpenDocument

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15 mai 2008

"L' émotion véhiculée à travers les films" de Diogène Sebiyege

100_1656L’émotion au cinéma 

Le cinéma est composé d’images, de couleurs ou de noir et blanc, de musique, d'acteurs, de situations diverses et variées et un de ses objectifs est de provoquer des émotions chez le spectateur.

Je vais parler sur des films que j’ai vu et qui  m’ont apporte quelques émotions.

Par exemple un film inspiré du livre de Paul  Rusesabagina  "Hôtel Rwanda" a provoqué chez moi  de multiples  émotions telles que l'excitation et la peur et de la colère.

L'excitation, parce que ce film fait référence à mon parcours personnel, et que l'histoire raconte un épisode du génocide rwandais, et surtout une histoire de violences. 

La peur parce que ce film évoque mon passé vécu au Rwanda : j’avais l'impression que je revivais les mêmes scènes des tragédies de l’angoisse. Plusieurs successions d'images dans le film me rappellent bien mes frôlements de la mort. Ce film m'a donné des sueurs froides car l'émotion prédominante dans ce film est la peur.

J'ai éprouvé de la colère aussi parce que la communauté internationale n’a rien fait pour sauver des milliers des gens. Je ressentis de la colère par ailleurs car j’ai ne que des vagues souvenirs d’enfance de mon pays et je suis déraciné de ma culture et séparé de mes proches pour toujours.

Un autre film qui a su provoquer en moi des émotions fortes est le film d’aventure de Wolfgang Petersen  "Troie " : je trouve l'histoire passionnante et émouvante car elle provoque chez moi du chagrin et de l’amour. J'ai beaucoup aimé voir des images du triomphe d'un homme mauvais sur le bien.

L’amour parce que pour moi Hélène incarne l’amour dans ce film, sa beauté est unique...Elle est pour moi le Paradis sur terre et je crois que tous les hommes devraient être capables de mourir pour elle. J'aime la couleur de ses cheveux et son allure altière.

Du chagrin parce que la mort d'Hector, tué par Achille fut également un moment très triste que je n'ai pas pu supporter. Ensuite un immense chagrin en raison du viol de Hélène par Agamemnon après la chute de Troie.

Enfin, certains grands films n’ont besoin que peu de mots : Par exemple un film réalisé par Phillip Noyce  qui a pour titre "Le Chemin de la liberté" fait partie de ce genre de films. C’est un film fort et intimiste qui sonne tragiquement, marqué par une grande déchirure au tout début, avec ces mères en pleurs. On vient de leur enlever leurs filles, elles sont effondrées sur le sol désertique australien. C’est une histoire poignante et l’odyssée de ces trois petites filles m’a profondément touché et j’ai eu les larmes aux yeux. 

Le cinéma sait faire jaillir ces émotions chez le spectateur grâce à une multitude de stratégies imaginées par le metteur en scène. Pour moi, l'émotion surgit quand le déroulement du film est continu, et  quelque chose nous fait soudainement signe, tel qu'un plan, une séquence, le jeu d'un acteur. 

Tout abord  le metteur en scène cherche à définir la composition du plan, comme  dans le film 300, un plan de scène de bataille se déroule dans un défilé, ce qui fait que seuls les premiers rangs de soldats se battent vraiment  et les autres attendent leur tour derrière, en bougeant à peine, et ce qui provoque chez moi une impression étonnante d’une grande armée.

D'autre part, les émotions peuvent être provoquées pas des séquences. Dans un film 300, le chagrin, la colère et la désespoir sont provoqués   par une séquence  de  combat opposant deux hommes : Achille et Hector. Dès lors, la caméra devient subjective, prend place  et nous entraîne, nous spectateurs, dans une séquence à la violence étouffante et éreintante, aux souffrances palpables.

Par ailleurs, le jeu d’un acteur peut produire des émotions : haine, déception et colère chez les spectateurs. On sait que Brad Pitt est beau et grand, mais son rôle de jeu d’acteur et le personnage d'Achille est subtil et dégoûtant et par ce  mélange de brute sanguinaire et de penseur inhumain, il incarne le méchant absolu ! Ces  indices  sur la construction du récit nous fait comprendre les choix du metteur en scène qui s'imposent alors à nous pour nous emplir d'émotion.

Aussi le metteur en scène  peut faire jaillir l'émotion par le choix des images, des couleurs, le point de vue de la caméra, le choix de la musique, des dialogues ou de leur absence

Le choix des images comme  celles du bateau qui s'enfonce dans la mer glacée dans le film Titanic marque le spectateur à tout jamais et lui fait vivre la scène que des milliers de passagers ont vécue en 1912.

Je pense que dans un film ce sont des couleurs qui permettent de faire quelque chose de vraiment réaliste. Le metteur en scène sait bien que les couleurs provoquent des émotions très fortes chez le spectateur. Il utilise plusieurs couleurs pour rendre cette scène et les dominances de gris rendent encore plus froide l'eau de l'océan.

                                      Le cinéma provoque des émotions diverses chez le spectateur, car le cinéma est un art et tout ce qui est art provoque des émotions.

Le metteur en scène a toujours ce souci de provoquer diverses émotions. Afin de ne pas perdre le spectateur, il veut le faire réagir. Par exemple dans le film "La Haine" de Mathieu Kassovitz, le metteur en scène  élabore la charge émotive par des images extrêmement violentes ; le noir et blanc renforce aussi la violence des scènes et la dureté de la vie dans ce quartier ghetto;

Mickael Moore lui, veut faire réagir le spectateur en s'inspirant du massacre de Columbine

aux USA avec son film sur les violences dans les lycées "Le Massacre de Columbine", les émotions produites dans ce film sont la peur, la colère, la tristesse ou le dégoût.

Le metteur en scène peut aussi faire rêver comme dans le film "Le temps de gitans" d’Emir Kusturica. Présentant un univers onirique à la fois réaliste et surréaliste, le film est un vrai chef-d'œuvre, certaines scènes sont sublimes et  nous arrachent de notre fauteuil, de notre vie, de notre culture pour nous lancer dans un long voyage marquant, bouleversant, humain et à la  fin de ce film on a l'impression d'être sortie d'un long rêve.

Le film" Crazy Kung-fu "de Stephen Chow n'a pour but que de faire rire le spectateur : le réalisateur ne s'impose aucune limites. L'absence de réel scénario ne gêne pas du tout car les gags et les drôleries des combats suffisent à habiter le film. C'est du pur délire et on en pleure.

                                                                                                

                                                                                                                  Texte écrit Par: Diogène Sebiyege

Le cinéma aborde tout le champ des émotions humaines. L'émotion est le lien unique qui existe entre le spectateur et le metteur en scène. Les émotions ne seront pas les mêmes en fonction des individus et c'est là toute la richesse de l'image cinématographique.

                     

15 mai 2008

J- pas beaucoup...

Portrait_2Pour tous ceux qui n'ont pas reçu mon mail de présentation (petit souci d'ordinateur...), je m'appelle Amélie, j'ai 19 ans, j'habite à Aix en Provence et je passe des concours d'orthophonie dans les 4 coins de la France. 

J'avais prévu de ne pas faire lire mon texte (un peu intimidée, un brin pudique et COMPLETEMENT overbookée!) mais comme vous avez tous l'air gentils et indulgents, le voici:

Dans une salle de cinéma défilaient les images de La Vie est belle. La musique « Nuit d’Amour » des contes d’Hoffman envahissait la salle. Sur l’écran, Guido, le personnage principal et sa « Principessa » sont réunis par la musique d’Offenbach qui s’élève dans le camp de concentration. On est en 1997, j’ai alors 9 ans et ne connais pour l’instant du cinéma presque que les chefs-d’œuvre de Walt Disney.

C’est à cet instant précis que pour la premières fois, j’ai senti couler sur ma joue cette drôle de larme qui ne défigure pas un visage mais l’embellit. Ce n’était pas une larme de tristesse, non c’était bien plus compliqué. Ce n’était pas non plus une larme de bonheur, c’était bien plus beau ! C’était une larme d’émotion.

Ce sentiment est propre aux salles de cinéma. On se sent concerné par une histoire à laquelle on ne participe pas. On s’attache à des personnages dont on sait qu’ils sont fictifs, on s’inquiète pour le déroulement d’une aventure quel que soit son degré de vraisemblance. C’est ça, la magie du cinéma. C’est une émotion inédite que seul l’art ou la nature peuvent nous offrir. Pour certains, elle naît d’un paysage, pour d’autres, d’un tableau, pour d’autres encore, d’un roman. Pour moi, j’ai découvert ce soir, à 9 ans, qu’elle naissait du cinéma.

Ma vraie rencontre avec le cinéma s’était pourtant faite deux ans plus tôt. En 1995, j’avais sept ans. Un jour d’automne, mes sœurs m’entrainent dehors de bon matin. A quelques mètres de ma maison, dans la forêt, se trouve un grand groupe de personnes.

D’imposantes machines sont disposées un peu partout, tout le monde s’active, et l’ensemble s’apparente à une fourmilière. Deux personnes sont habillées d’une manière pour le moins particulière, totalement anachronique, comme s’ils venaient du dix-neuvième siècle. Tout semble être un embrouillamini dépourvu de sens et de logique. On s’active dans un sens, puis dans l’autre, on déplace une machine puis on lui restitue sa place d’origine… Et, au milieu de tout ce galimatias, l’air terriblement concentré, un homme donne des ordres. Il n’a pas l’air désorienté par la fourmilière qui grouille autour de lui. Je comprends alors que ce que je croyais être un désordre indescriptible est en réalité une entreprise parfaitement organisée et dirigée par cet homme à l’allure sévère. Tout le monde agit selon ses ordres, le suit et l’écoute attentivement. J’entends alors ma sœur murmurer « C’est Jean-Paul Rappeneau ». Je m’approche tout en évitant de me faire emporter par la vague de cette foule en mouvement. Soudain, l’homme crie « En place » La fourmilière  cesse instantanément de s’agiter, comme au jeu « un deux trois soleil », tout le monde prend la pause.

Les deux habitants du dix-neuvième siècle s’animent alors. L’atmosphère est tendue. Tout le monde a les yeux rivés sur eux. Quelque chose m’effraie dans le trop plein d’attention qu’on leur porte. La scène est courte, ils s’appuient sur un arbre, regardent passer une armée de soldats. Ils ont peur. Aucun dialogue n’est échangé. Je ne vois plus leurs vêtements étranges. J’ai simplement peur pour eux. Quand le grand homme crie « couper », je peine à revenir sur terre.

Voilà donc ce que c’est que le tournage d’un film !! Toute une équipe qui travaille ensemble afin de créer une œuvre selon les désirs et sous l’œil attentif du réalisateur.

Quelques temps plus tard le film sort au cinéma. Il s’appelle Le Hussard sur le toit. Pendant plusieurs mois, il a été en montage. Le son, l’image, les plans, les coupures ont été façonnés. Que va-t-il rester de l’authenticité du jeu des acteurs et de l’émotion ressentie quelques mois auparavant ?

La scène de la forêt arrive, Angelo et Pauline s’appuient contre le gros arbre. J’oublie qu’il s’agit de la forêt derrière ma maison. J’oublie la fourmilière qu’on devrait entendre grouiller autour deux. J’oublie que je me trouve à quelques mètres de là, entourée de mes deux sœurs. C’est donc ça le cinéma ! Une création purement artistique et qui, pourtant, nous semble bien réelle et nous touche comme si nous la vivions.

J’ai longtemps été en quête de ces émotions perdues. Depuis plusieurs années je prends des cours de théâtre. J’y ai appris à créer un personnage, à l’habiter, à mettre en scène une pièce en créant un univers particulier. J’ai côtoyé les salles de cinéma et les locations de vidéos plusieurs fois par mois.

C’est donc sans surprise que, huit ans après ma rencontre avec le grand écran, je me suis installée pour la première fois, à mon tour, derrière la caméra. J’ai mis à profit tout ce que j’avais pu observer au cinéma, dans des cours-métrages de 20 à 30 minutes, puis 40 lorsque je devenais plus ambitieuse.

Tout le monde était mis à contribution. Ma mère s’improvisait costumière mes frères et sœurs devinrent les figurants principaux de chacune de mes productions, si bien qu’ils apparaissaient dans quasiment chaque scène. Mon frère se parait d’une casquette pour jouer l’adolescent, d’une serviette sur le bras pour jouer le serveur ou d’une fausse moustache pour devenir un vieil homme.

Les rôles principaux étaient tenus par les comédiens de mon groupe de théâtre, qui, bénévolement, m’offraient de leur temps. Moi derrière la caméra, je tâchais tant bien que mal de faire un régner l’ordre sur ce plateau improvisé. Je jouais mon rôle de réalisatrice avec le plus grand sérieux. Quand venait le moment du montage le travail consistait à ne pas dénaturer les images, à les mettre en valeur et en relation les unes aux autres sans leur ôter leur spontanéité. Je mettais un point d’honneur à conserver l’émotion originale dégagée par les comédiens.

Dans un cinéma, chacun est capable, comme un enfant, de passer d’un état à un autre en l’espace d’une seconde. Du rire aux larmes, comme on dit. Chacun réagit à sa manière. Les peureux se cachent derrière un manteau, les émotifs laissent les larmes couler, les pudiques tentent de les contenir...

Le cinéma nous fait voyager entre une multitude d’émotions. Pour cela, chaque réalisateur use de procédés qui lui sont propres. Chacun à sa recette fétiche, ses combines et ses ficelles. Pour Jean-Pierre Jeunet, par exemple, son originalité repose dans sa façon de manier la caméra. Cette caméra qui multiplie les perspectives en variant les échelles et les points de vue. Pour Tarantino, c’est la musique, intimement liée avec les scènes de ses films. Pour Klapish, il s’agit de la finesse des dialogues. Pour Tim Burton, les émotions proviennent de la création d’un univers totalement fantasmagorique.

Oui, quelles que soient la taille et l’ambition du projet, le cinéma est une fabuleuse manière de partager des émotions. La création d’un film consiste à retranscrire des émotions, à les mettre en scène et à les exhausser sans jamais les altérer. C’est donc ça le plus grand pari du réalisateur : conserver, tout au long de la préparation d’un film, l’émotion qu’il ressentait lors de la toute première ébauche du scénario dans le but de les rendre accessibles de les partager avec le spectateur.

15 mai 2008

Cannes, 60 ans déjà passés, attend 60 cinéphiles surexités

Salut!   

J'ai enfin compris comment poster un message :p !

Pas trop d'inspiration alors je fais court. Je m'appelle Tania j'ai 19ans et je suis Bretonne !

Voici mon texte: "Cinéma mon amour" (j'ai un peu plagié Alain Resnais :( )

Cinéma mon amour

Cannes 61ème édition, une nouvelle heure commence…

   « Si mettre en scène est un regard, monter est un battement de cœur » alors visionner un film est une émotion ; ajouterais-je à cette magnifique phrase de Jean Luc Godard. Du rire aux larmes, de la féerie à l’horreur, de la comédie au drame, le cinéma a su me faire basculer dans tous ces états. Aimer le cinéma c’est apprendre à vivre et ne pas oublier de rêver dans un monde où, sans cesse, nous courons après le temps. L’aiguille nous nargue et jamais ne s’arrête. Inexorablement elle exécute ses soixante battements. Comme dans un rêve, le cinéma, au contraire se joue du temps, le transformant à chaque moment. « Le cinéma en tant que rêve, le cinéma en tant que musique. Aucun art ne traverse comme le cinéma, directement notre conscience diurne pour toucher à nos sentiments au fond de la chambre crépusculaire de notre âme. » Ces propos d’Ingmar Bergman me semblent parfaits pour définir l’oeuvre d’Emir Kusturica. Comme il l’a fait avec Arizona Dream, j’aimerais à mon tour vous guider à travers mon rêve, mon pays imaginaire.

   Tout commence dans le noir. Je suis le poisson dont les deux yeux sont situés du même côté de la tête. Un ballon rouge m’entraîne au-delà de l’Océan Pacifique. En chemin il poursuit une cigogne retardataire pour me déposer en 1947, dans un train forain. L’arrivée en gare du train des frères Lumière ainsi que Vertov et les ciné- trains ne seraient-ils pas si loin ? Peut-être, mais à cette époque là le festival de Cannes n’existait pas. Cette première édition récompense Dumbo, petit éléphanteau complexé par ses grandes oreilles. Dessin animé profondément émouvant car comme bon nombre des héros de Walt Disney (Bambi, Simba, Les 101 dalmatiens…) il est séparé de ses parents et doit apprendre à se débrouiller tout seul. Je me transforme en souris pour l’aider. A l’amusement de tous je donne une bonne leçon aux commères pachydermes, puis rassasie de cacahuètes le petit éléphant avant de l’emmener voir sa mère à travers les barreaux lugubres de sa prison. Tant d’émotions me font voir « la version technicolor de la marche des éléphants ». Ces bulles dansantes semblent sortir tout droit d’un morceau de bravoure des comédies musicales hollywoodiennes. Chez Disney tout est possible, je vois donc « voler un éléphant ».

   Mon ballon rouge reprend son vol au dessus de l’océan suivant une nouvelle vague, pour me mener, après un touchant retour en enfance, à François Truffaut. 1959, le festival de Cannes  a 12 ans, âge de l’école buissonnière, âge ingrat de l’adolescence, âge des 400 coups. Je suis le manège centrifugeur dans lequel Antoine Doisnel perdra toute notion de gravité pour se mettre la tête à l’envers. Je suis une sorte de praxinoscope détaillant une histoire simple mais belle. Elle commence par un mot sur le mur d’une classe (« Ici souffrit le pauvre Antoine Doisnel injustement punit par petite feuille pour une pin-up tombée du ciel. Entre nous ce sera dent pour dent, œil pour œil. »), fait un détour derrière les barreaux d’une prison (négatif de l’image du praxinoscope) et s’achève avec l’arrêt sur image d’un adolescent évadé qui ressemble à un enfant mais dont l’existence est déjà aussi compliquée que celle d’un adulte et qui, pour la première fois de sa vie, voit la mer.

   Tout comme Doisnel mon ballon rêve d’évasion, il m’emporte loin de France et des années soixante. J’atterris en 1978, au Japon, pays de L’empire de la passion. Nagisa Oshima me hante de visions brumeuses, « flammes sur un fond très noir ou très sombre ». Le saké a fait son effet, la corde au cou, passion douloureuse. Contrairement à l’onagata ; acteur au visage d’un blanc immaculé dont la bouche et les yeux sont fémininement colorés qui, une fois sorti de scène, n’y revient jamais pour saluer son public, Gisaburo ne cesse de retourner sur les lieux de sa mort. Fantôme de chair et de sang, il trouble la liaison passionnelle qui aurait du se poursuivre entre ses deux assassins. Il rougit de ses yeux la nature terreuse qui entoure les amants. La preuve du crime ressortira des abysses de la terre, cadavre d’un pousse- pousse précipité au fond d’un puits. Je suis les feuilles mortes qui le recouvrent.

   Mon ballon me remonte à la surface, en 1995. Une île en forme de l’ex Yougoslavie où tout le monde se pardonne. Serait-ce le paradis ? Pour Emir Kusturica sûrement, après un si long séjour dans l’Underground de Belgrade. Je suis le singe qui les libère et mets ainsi en pratique une des phrases favorites de Nagisa Oshima : « Tels les poissons des abysses, nous ne pouvons trouver la lumière tant que nous ne brillerons pas par nous-mêmes. » Du haut de mon tank je provoque la chute du mur qui maintenait tant de réfugiés prisonnier. Du haut de mon tank je révèle la vérité que si longtemps Marko leur a cachée. Du haut de mon tank j’ordonne à la lumière de briser les mensonges.

   Mensonges créateurs de tank. La guerre est un jeu, le camp de concentration un terrain de cache-cache. Mon ballon rouge se rend en Italie. 1998, plus d’un demi siècle de festival et pour Roberto Benigni La vie est belle. Il a su montrer la guerre avec humour et légèreté. Des princesses sont tombées du ciel. Un inspecteur s’est donné en spectacle pour rendre le sourire aux enfants. Pris dans le tourbillon de l’amour, des amuse-bouches se sont transformés en caniche. Je suis l’enfant naïf qui bien sagement obéit à son père pour obtenir ses mille points. Quand tout sera fini, je repartirai comblé, perché sur mon tank, défilant tel Jules César, conquérant vainqueur. Digne d’un empereur romain, Benigni reçoit sa palme d’or. Il nous offre la plus émouvante cérémonie de remise des prix en se jetant en larmes aux pieds du président du jury.

   

   Mon ballon s’est acclimaté au soleil et part donc faire un tour en Israël. 2007, 60ème anniversaire du festival de Cannes, 60 ans comme les 60 minutes d’une heure. Cette heure touche à sa fin. Point de remords, elle fut riche en émotion et mérite donc de se clôturer avec La visite de la fanfare dirigée par Eran Kolirin. Je suis la petite ville de Betah Tikvah. Mon nom, ou plutôt la confusion que crée sa prononciation est à l’origine de la venue de cet orchestre. Je suis silencieuse, pas un souffle de vent, quelques simples notes m’animeront comme une symphonie, j’accueille ces musiciens aux costumes bleus. Bleu azur comme un ciel sans nuage. Espoir de paix entre Egyptiens et Israéliens ? L’humanisme et l’humour avec lesquels ce sujet est traité font ressortir une autre question : celle de l’effacement des traditions arabes. Ainsi Dina évoque les films de son enfance peu à peu tombés dans l’oubli.

   Or il me semble que le comble pour un film c’est d’être effacé des mémoires, car comme l’a dit André Bazin, grâce au cinéma « Pour la première fois, l’image des choses est aussi [devenue] celle de leur durée et comme la momie du changement ». Ontologiquement, le but du cinéma était d’enregistrer les images en mouvement sur la pellicule pour nous permettre de nous souvenir. Voilà pourquoi, quelle que soit la distance qui me sépare des films : qu’ils soient muets ou non colorisés, qu’ils soient africains, asiatiques ou américains, je ne les oublie pas. Même cette aiguille qui me nargue et jamais ne s’arrête, qui inexorablement exécute ses soixante battements, ne me fera oublier. L’heure qui s’écoule peut paraître courte ou longue mais ce qui est certain c’est qu’à peine achevée une nouvelle démarre. Pour Cannes elle commença en 1947, sans crier gare la trotteuse fit un tour de montre ; que nous réserve donc la soixante et unième minute et toutes les suivantes ? Je ne le sais car je suis le poisson dont les deux yeux sont du même côté de la tête (celui du passé), mais dans mon rêve, Le voyage du ballon rouge n’a pas de fin.

15 mai 2008

des promesses...

bonjour à toutes et à tous

bon c'est vrai que je ne me suis pas présenté, mais il y a déjà mon texte, nos créations parle de nous mieux que nous de nous. (çà suit au fond?...)

bon je passe juste pour dire que je pars bientôt et que je m'engage à tenir un petit journal de bord pendant ce festival. oui j'ai un petit dictaphone, et je compte m'en servir à default d'avoir une caméra....

en tout cas ces notes et avis que je ferai pendant cette semaine je compte bien les retranscrire sur ce blog à mon retour, sur mon myspace aussi. enfin on verra, je n'y suis pas encore.

ce seront des notes spontanée et personnel, elles n'engageront que moi, mais je promets de les rendre public. (sauf si vous vous y opposé)

à dimanche , dormez bien d'ici là, il faudra rester éveiller durant cette semaine.

Nicolas Kersiak

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15 mai 2008

Mon présentage ...

Saloutch,
Jonathan homme seul cherche femme avec des yeux .... deux si possible aimante et caline ka kalin ka kalin ka maya ka line ka ka lin ka ka line ka maya ...
Pardon !

Bon moi j'ai pas de long texte à présenter mais si vous allez faire un tour sur mon site (www.canalmoins.net) vous y verrez mes réalisations qui ont fait que je serais  avec vous in the Festoche !

Putin ce mec il perd pas une occase de faire de la PUB pour son site ....
C'est pas faux ...
Quoi c'est côtelette que vous comprenez pas ?

JO

PS : me suis permis de rajouter le lien vers le forum dans la barre de lien.... désolé....

13 mai 2008

Fabien (from Nice)

Bon, à mon tour de présenter mon texte, en espérant que les autres suivront. C'est plutôt sympa de lire les textes qui ont permis à chacun d'être sélectionné. Il y a vraiment de tout et le papier-type n'existe pas visiblement ! Le tout était d'être sincère. Après, chacun y mettait la forme qu'il voulait. Pour ma part, pressé par le temps (vu que je n'avais qu'une soirée pour écrire le texte sans dépasser les délais !), j'ai choisi de raconter ma petite vie de cinéphile. J'avoue que la démarche est un peu égocentrique et narcissique, mais en même temps, le but était aussi de parler de nous et j'étais pressé par le temps (Déjà dit ?) ! Bref, n'hésitez pas à critiquer si vous voulez, à me conduire au pilori ou à me faire des louanges ! lol Comme vous voulez !

Voilà la petite photo pour faire plaisir :

PICT0068

Oui, je me suis même pas re-représenter au fait : je m'appelle Fabien, j'ai 22 ans, j'habite Nice, fait des études en Journalisme et blablabla comme dirait Audrey...

Et voilà le Texte ! :) Bonne lecture !

Emois de cinéma.

Cinéma Paradiso. Philippe Noiret dans sa cabine de projection. Le Tema d’amore d’Ennio Morricone en fond sonore. Voilà l’émotion. Voilà la magie du 7ème Art. Voilà les vertus du cinéma. Pleurer, rire, s’attendrir, désirer, frissonner. En un mot : ressentir. Quelque chose. Parfois juste un instant. Une scène forte. Une lumière. Une musique. Un acteur. Un film ne peut pas se résumer à des images projetées aveuglément sur une toile. Il doit nous surprendre, quelle que soit la forme. L’émotion doit traverser l’écran, cueillir le spectateur que nous sommes et nous accompagner une fois le générique terminé. On n’oublie jamais un film qui nous émeut. Trop rares sont ceux qui marquent de leurs empreintes nos pensées et nos cœurs bien après leur projection. Les pérégrinations cinématographiques de chacun sont jalonnées d’œuvres diverses et variées. Voici un rappel non-exhaustif de mon cheminement personnel. De mon histoire avec le grand écran. Des raisons qui chaque fois me donnent envie de pousser les portes d’un cinéma, de m’asseoir dans mon siège et de sourire quand les lumières s’éteignent enfin. Quand je me fais victime consentante des émois du cinéma…

   

  Mes yeux d’enfant n’oublieront jamais Witness de Peter Weir. A peine plus âgé que le jeune Amisch, témoin d’un meurtre dans les toilettes d’une gare, je ne crois pas avoir de souvenir plus fort antérieur à ce film. La scène-clef de ce long-métrage nous montre l’enfant obligé de se cacher dans les cabines des toilettes pendant que le meurtrier vérifie méticuleusement les lieux qu’il croit désert. J’avais 8 ans, le héros aussi. Et la peur dans son regard avait fait naître la mienne. Je m’imaginais dans une situation similaire. Première fois qu’un film me mettait à l’épreuve et qu’il me plaçait dans la peau du personnage principal. Aujourd’hui encore, lorsque je revois ce film, je me souviens dans les moindres détails du lieu, du moment et de tout ce qui entourait ma première vision de Witness. Plus que d’avoir traverser l’écran, l’émotion a traversé le temps et reste à ce jour indélébile et délectable. La combinaison des deux m’obligent à penser qu’il s’agit là d’un modèle du genre, car il est parfois facile de tirer sur la corde sensible pour faire monter les larmes ; mais pour la faire perdurer, c’est une toute autre affaire.

  Ma « rencontre » avec Peter Weir m’a valu d’autres moments magiques. Le poignant Cercle des poètes disparus, l’énigmatique Mosquito Coast ou l’avant-gardiste Truman Show en sont les principaux exemples. Le point commun à tous ces films, c’est qu’ils nous poussent tous à une réflexion. Une réflexion née de l’émotion d’une scène, d’une réplique ou d’une morale. La leçon du Cercle des poètes disparus se résume en quelques mots : profiter du temps présent et cueillir les roses de la vie. Le précepte a été maintes fois éculée, mais la force du réalisateur australien est qu’il l’a rendu intouchable. La construction de son film et l’évolution de ses personnages font mouche à chaque fois. On ressort la boule au ventre, les yeux humides, avec une seule envie : sourire à la vie. Le talent d’un réalisateur peut suffire à faire naître la flamme ou la lueur dans les yeux d’un spectateur. Même bouleversante, une histoire mal filmée ou mal interprétée ne trouvera pas l’adhésion du public. L’émotion, c’est un tout.

  Parmi les films qui me reviennent en mémoire parce qu’ils ont provoqué chez moi une émotion, La liste de Schindler fait figure de référence. Si les puritains diront que Steven Spielberg a ressorti le cahier des charges du manuel du jeune premier (utilisation du noir et blanc, quantité de figurant et de moyens, thème du bien contre le mal et de la rédemption, etc…), ils auraient tort de limiter ce film à ses aspects techniques. Ce film prend aux tripes. Les images des camps de concentration soulèvent le cœur. La dernière scène en couleur où les familles des survivants se recueillent sur la tombe de Schindler est une réussite sur le plan émotionnel. Le chant en hébreux Yeroushalaim Chel Zahav repris en cœurs parachève ce moment de cinéma.

  Mes émotions devant un film sont rarement dissociables de la musique qui les accompagnent. Je nourris depuis quelques années maintenant une véritable passion pour les compositeurs de musique de film. La liste de Schindler sans la musique de John Williams n’aurait pas la même portée. La preuve m’a été donnée il y a deux ans. Lors d’un concert du compositeur attitré de Spielberg auquel j’assistais à New-York, un extrait du film a été joué. Les images me revenaient au fil de la mélodie. L’émotion était là. Pure. Intacte. Comme si le film était projeté devant moi. Voilà ce que j’aime dans le cinéma et sa musique, ce lien étroit qui les unit : provoquer quelque chose. Le dernier exemple en date pour moi remonte au film Atonement (Reviens-moi). Un long plan-séquence au milieu du film représente la bataille de Dunkerque. La musique monte crescendo vers un climax où des chœurs de soldats britanniques reprennent un chant de leur terre natale. L’image et le son au service d’une seule cause :  nous. Le spectateur. Et dans mon cas, le béophile qui sommeille en moi également. Je ne remercierai jamais assez Javier Navarrete pour son score du Labyrinthe de Pan, John Williams pour Munich, Nicola Piovani pour La vie est belle, Hans Zimmer pour sa Ligne rouge ou Bernard Hermann pour ses cultissimes Psycho ou Vertigo.

  La richesse de l’art en général, c’est qu’il existe autant d’émotion que de genre. Et heureusement que - comme les paragraphes précédents pourraient le laisser penser - je ne passe pas mon temps à me morfondre dans des drames épiques, sociaux ou historiques. Rire est une excellente thérapie. Encore faut-il trouver le bon médecin… Je n’ai pas de préférences pour une forme particulière d’humour. Mon baromètre pour juger est simple : il faut que le film me fasse rire, déclenche quelque chose. Humour potache ou outrancier, parodies, comédie plus fine et recherchée. Peu importe. Il existe de l’imbuvable dans tous ! Mais il existe aussi des perles ! De Charlie Chaplin aux frères Farrelly, la comédie a traversé les décennies. Je n’ai pas manqué de prendre le wagon en cours de route. Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner n’a pas grand chose à voir avec La cité de la peur des Nuls et pourtant, ils caracolent en tête des films qui ont marqué mes fous rires devant l’écran. Il me paraît difficile d’établir une règle spécifique pour expliquer pourquoi l’on rit. Parfois une situation, une réplique, une grimace, un contexte. D’autres fois un acteur, une histoire décalée, un décor kitsch à souhait ou un regard facétieux. Quatre mariages et un enterrement de Mike Newell ou Deux en un des frères Farrelly sont un assortiment parfait de tout ça.

Difficile de résumer mes 22 années de relation pleine et fidèle avec le Cinéma en quelques lignes. Je me remémore des moments de grâce comme celui de voir pour la première fois le générique de Star Wars défilé sur grand écran en 1999, de découvrir Jean Reno en tueur à gage dans le poignant Léon, de me laisser guider dans une salle en ne me fiant qu’au titre intriguant du film… et en ressortant de la projection des étoiles pleins les yeux. Un film qui s’appelait tout simplement Eternel sunshine of the spotless mind… Je revois la scène d’Un monde parfait de Clint Eastwwod où un enfant de 9 ans en pleurs se retrouve obligé de menacer d’une arme un homme pendant que Kevin « Butch » Costner danse avec sa femme une valse traditionnelle déchirante. Je réentends le saxo mélancolique de Taxi driver. Pleins de moments comme ceux-ci. La descente aux enfers des héros de Requiem for a dream. L’histoire d’amour en chanson de Satine et de son doux rêveur dans Moulin Rouge. Le choc que m’a procuré L’armée des douze singes par l’audace de son scénario.

Bref, le 7ème Art m’a souvent touché, parfois fait rire et fait monter les larmes, mais jamais lassé. J’aime qu’il me surprenne parce que j’aime me laisser surprendre. Bon public, je n’en demeure pas moins spectateur exigeant lorsqu’il le faut. Récemment, les frères Cohen m’ont déçu avec No country for old men, car je trouve l’œuvre inaboutie. Je ne la considère certainement pas comme le chef-d’œuvre que certains voient. Les frères Cohen nous ont habitués à mieux et il est inutile de fausser son opinion sous prétexte qu’il s’agit du « dernier Cohen » ! Oserai-je dire alors que Bienvenue chez les Ch’tis est mon dernier coup de cœur ciné ? Oui, sans aucun problème. 12 millions de personnes l’ont aimé avant moi. J’étais perplexe devant ce succès. Je le comprends à présent. Touchant et très drôle, le film jongle parfaitement avec les deux genres. Sans jamais trop en faire, ni tomber dans la légèreté. J’ai ri. De bon cœur. Comme rarement dans les salles obscures. Je n’ai pensé à rien. Je me suis laissé attendrir par les personnages. Je me suis évadé avec eux le temps d’un film, car c’est bien cela que je recherche. Une émotion, une évasion. Une même personne peut-elle aimer la comédie de Dany Boon tout en vouant sa plus grande admiration à Martin Scorsese, Alfred Hitchcock ou Alfonso Cuaron ? Je me plais à l’être. Quant à faire le grand écart entre David Cronenberg et Ben Stiller ou Abdelatif Kechiche et Jan Kounen, c’est un exercice auquel je me plie avec un plaisir non-dissimulé. Quand je me fais victime consentante des émois du Cinéma…

Fabien Morin

12 mai 2008

Audrey from Corsica =)

02

Allez, je me lance !

Comme vous vous en douterez, les informations n'ont pas changé depuis mon mail datant de quelques jours, puisque je m'appelle toujours Audrey et j'ai toujours 19 ans. Je souhaite toujours exercer une profession où je puisse écrire, et même si le métier de journaliste en presse écrite reste dans mes objectifs, celui de scénariste m'attire plus, et je dirai même de plus en plus, car il combinerait blablabla mon addiction pour les mots blablabla ainsi que ma passion cinématographique (il vous semble avoir déjà lu ça quelque part ? C'est normal).
Le thème du concours était donc : L'émotion au cinéma. Et le texte que j'ai envoyé s'appelle "Fu dietro di te."

Bonne lecture. =)

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Fui dietro di te. ©

Je fus derrière toi. Jamais tu ne le soupçonnas et pourtant, une âme écorchée t'observa durant plusieurs mois. Elle épia tes moindres faits et gestes, participa à tes angoisses baudelairiennes et à tes joies éphémères par procuration. Tout, j'ai absolument tout vu. Les rendez-vous manqués avec la fille aux cheveux blonds, celle que tu désirais tant mettre dans ton lit. Tu avais d’ailleurs bien précisé à ton meilleur ami que ce n'était pas de l'amour, juste un coup de foudre physique. Ce même ami qui enviait ta vie, "un vrai patchwork sentimental", avoua-t-il à un confident probablement choisi au hasard.

La partie de ton anatomie que je connaissais parfaitement était incontestablement ton échine. Je crois que l'on peut apprendre beaucoup de choses en observant le dos d'un homme. Un endroit corporel dont on ne prête souvent guère attention et pourtant, il est porteur de sens. Ma méticulosité fut telle que je pourrais énumérer le nombre exact de grains de beauté présents sur cette étendue dorsale : celle qui se tordait lorsque l'étiquette synthétique du tee-shirt te gênait, de sorte que tes muscles saillaient et laissaient apparaître une force troublante.

Et ta nuque. Élancée, gracieuse, dont on devinait la douce texture. Je rêvais de caresser cet épiderme enfantine. Les doigts me brûlaient tellement le désir était ardent. Souvent, une pulsion s'éveillait en moi : effleurer cette partie sensuelle et oubliée. La tentation était forte mais la peur l'était encore plus. Je préférais la lâcheté et le fantasme de cette chimère atypique. Caresser ce dos précipitamment dans un moment aussi commun aurait été un gâchis sans nom. Un peu comme si on regardait un film d‘Ingmar Bergman à la dérobée, sans prendre le temps de se laisser submerger par l’univers cinématographique du réalisateur. Saccage, blasphème, hérésie.

Je réglais tes pas aux miens. Tu avais pour habitude d'arpenter les rues froides de la ville. Les talons des silhouettes fuyantes s’entrechoquaient sur les pavés. La pluie diluvienne te condamnait à enfiler ce manteau hivernal. J’éprouvais alors une profonde antipathie envers ce tissu, car ce dernier cachait ce dos sur lequel je fantasmais tant. Bien qu’ayant conscience que la température glacée ne pouvait présager un tel dévoilement, une légère frustration me gagnait toujours. Mais cette insatisfaction engendrait également une grande excitation.

En général, tu ne te retournais pas. La nuque bien haute, tu fixais un point devant toi, comme si atteindre l'horizon constituait ton défi quotidien. Cependant, ta tête pivotait parfois. Et comme une voleuse ayant peur de se faire prendre la main dans le sac, je m'éclipsais avec une rapidité surprenante. J'usais de tous les subterfuges pathétiques durant ce moment éprouvant : regarder une vitrine, fouiller dans mon sac, me cacher dans un portail. Il ne fallait surtout pas que nos regards se croisent. Résister à cette foudre était impossible. Une telle étincelle aurait anéanti toute mon entreprise à néant. Non, là, l'ombre se mouvait dans ta masse corporelle. Je suivais anonymement ton être. Et la figure du soldat inconnu me convenait tout à fait.

Je connaissais également tes petites habitudes ou manies, appelons ça comme on veut. Ton ingurgitation massive de cafés sans sucre. Les gourmandises achetées après hésitation dans la boulangerie près de l'église. Une culpabilité qui ne t'empêchait pas de dévorer des éclairs au chocolat ou des sablées à la confiture. Le journal qui te tâchait les doigts, provoquant alors tes grommellements et des petits rires pour ma part. Ainsi, par vengeance ou par protestation, tu le froissais et écornais ses feuilles. Ton addiction à la cigarette et ton amusement puérile avec le briquet bleu. Cette fumée que je me prenais logiquement dans le visage avec un bien-être assez inquiétant. Elle volait, puis disparaissait dans l'air vaporeux. J'essayais parfois de la toucher, comme pour la saisir et la garder avec moi. Mes doigts flottaient bêtement dans le ciel gris. Ils désiraient attraper l'invisible. Ils désiraient tout le temps attraper l'invisibilité des choses et des êtres.

Le dos d'un homme est saisissant de sens. Une multitude d'informations réside dans celui-ci. Les blessures du corps ne font que refléter la grandeur des blessures de l'âme. Un muscle qui se contracte traduit un sentiment soudain ressenti par son propriétaire. Un grain de beauté égratigné symbolise l'impatience de la personne. Les traces de griffures expriment les éventuels combats corporels ou le terrain de jeu d'un félin espiègle. C'est fou comme une surface partant de larges épaules pour arriver à la convexité de tes reins, peut engendrer chez moi une telle fascination. Je m'imaginais le parcourir du bout de mon ongle tranchant : la nuque comme point de départ, le bassin comme ligne d'arrivée. Une course-poursuite excitante dont mes chimères étaient les seules participantes pour le moment.

Je pourrais disserter des heures entières sur cette voûte dorsale, semblable à celle d'ordre céleste. Ces dernières ont plus de points communs qu'il n'y paraît. Leur promiscuité respective n'a d'égal que leur inaccessibilité. Tes innombrables grains de beauté, que je ne me lasse pas de décrire, constellent ce dos comme les étoiles peuplent le ciel noir. Et chaque fois, le même espoir, la même folie : tenter de caresser les deux, projetant ainsi mon bras devant moi. En vain.

J'aurais voulu que tu devines ma présence. Paradoxe de ce désir, étant donné que je m'empressais de me cacher à chaque pivotement de tête de ta part. Mais j'aurais aimé que tu dises de ta voix grave : "So che tu sei dietro di me." Sans te retourner. Et moi, dans ton ombre gigantesque, je me serais faite toute petite. Mes mains tremblantes se seraient alors dirigées vers ton cou délicat. J'aurais noté trois petits grains de beauté en plus et un léger bleu que je me serais empressée de panser à l’aide d’un baiser.

La caresse maternelle et le baiser de l'amante fusionnés, un immense frisson aurait parcouru ton échine pour remonter jusqu'à ton âme. Une communion des sens à son paroxysme, un véritable kaléidoscope émotionnel. Face à cette apogée chimérique, la marée humaine autour de nous se serait éclipsée. Elle nous aurait laissé nous noyer avec délectation dans nos méandres. Le cœur de la ville n’aurait pas autant valsé que le mien, pompe sanguine fragile. Enlacés pour toujours. Enlacés à jamais.


C’est sur cette dernière image que s’acheva le film. L’écran revêtit son habit blanc initial. Tandis que les spectateurs quittaient la salle au fur et à mesure, une seule personne demeura encore assise. La jeune femme ouvrit le programme resté dans ses mains durant tout le long du film. Le fleuve lacrymal traçant de légers sillons sur ses joues termina sa course sur le papier. A l’endroit exact où était marqué le titre.

12 mai 2008

"La première larme" de Nicolas Kersiak

Texte de 2 à 4 pages sous forme libre (critique, poésie, chanson, conte…)  exprimant votre rapport au cinéma et aux films à travers le thème suivant : L’émotion.

  La première Larme ©

Nous sommes dans un futur pas si lointain, quelques décennies après le début du 21ème siècle.

Les technologies ont poursuivi leurs avancées et de nombreuses choses que nous croyons éternelles ont disparues. L’économie de marché et la consommation de masse ont amenées les hommes à remplacer le mot plaisir dans leur vocabulaire par les mots : Rentabilité et compétitivité. Le cinéma fut une des premières victimes de ce changement de pensée. En l’an 2018, plus aucune salle publique n’était en activité…Les quelques résistants qui organisaient des projections clandestines furent victimes de rafles organisées par les dirigeants autoproclamés de L’OMEU… (Organisation Mondiale de l’Equilibre Universel). Les membres de L’OMEU dirigeaient les médias, et avaient anéanti tout moyen d’expression en quelques années. Toutes les formes d’Art disparurent officiellement le 3 Août 2037. Le lavage de cerveau opérait, et durant de nombreuses années les humains ont vécu tels des fourmis…L’humanité disparut peu à peu.

Afin de conserver à jamais leurs pouvoirs sur la population mondiale, les membres de l’OMEU ont modifié l’Humain que nous connaissions, en « cybernetic organism ». Le contrôle était total et la durée de fonctionnement de ces organismes était sans limite.

Maria 1985, une femme jadis, était l’un de ces organismes.

La tâche attribuée à Maria 1985 était la récupération et la destruction de tout objet datant de l’ère « pré OMEU ».

Mais Maria était un « cybernetic organism » différent. Ce jour, elle trouva un courrier datant de l’an 2008. Dans ce courrier, il y avait 4 photos d’identités ainsi que plusieurs documents papier.

Pour la première fois, Maria se mit à lire un de ces documents.

Il était écrit ceci :

Le cinéma n’a pas toujours fait partie de ma vie. En fait, le cinéma et les films sont entrés en moi au moment où mon père est parti…et n’en est jamais sorti.

La petite sirène  de Walt Disney fut mon premier souvenir (et mes premières larmes !) de Cinéma. Mon père m’y avait emmené, c’était en 1990. Puis suite au divorce de mes parents, le cinéma est devenu le rendez-vous immanquable avec mon père, lorsque je lui rendais visite.

On dit qu’aimer, ce n’est pas se regarder dans les yeux mais de regarder dans la même direction…c’est peut-être pour cela que j’aimais aller au cinéma. Pendant 2h, on regardait dans la même direction et on partageait beaucoup…

L’adolescence arrivait : mon père me manquait et plus intenses furent les films que je pouvais partager à ses cotés. Mes émotions étaient exacerbées…

Evidemment j’ai découvert de nombreuses histoires jusqu’à ce qu’un film m’éclaircisse tous les autres. C’était « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » de Jean-Pierre Jeunet et il agît sur moi tel un miroir. Me reflétant ce que je n’arrivais pas encore à comprendre en moi. Je me suis surpris à autant rire que pleurer. Il m’a donné envie d’aimer, mais surtout il m’a fait comprendre ce qui m’attirait tel un aimant vers les salles obscures : ce sont les émotions que je peux ressentir en voyant un film. Emotions, ce mot fut la clef. Depuis, dans ma vie quotidienne, j’aspire au même idéal : m’émouvoir autant que possible.

Je réfute Descartes et lui réponds : Je suis ému donc je suis !

Mon adolescence, c’était au fond d’un fauteuil rouge, dans une salle de cinéma ; Devant un film où je me sentais vivant !

Après ce film, je suis devenu un véritable cinéphile, en poursuivant ma quête d’émotion, ma quête de vie. Comme il se doit, j’ai partagé ces émotions avec mon père, par téléphone, tant que nous étions séparés.

Ma quête d’émotions grandissant, j’ai cherché à émouvoir les gens à mon tour. En écrivant mes propres histoires et en rêvant de réaliser mes propres films.

A l’âge de 17 ans, j’ai pris mes premiers cours de théâtre ; avec le temps et l’absence, l’Envie devient Besoin.

En parallèle de mes études de commerce, j’ai découvert la vérité des émotions et l’échange : l’humanité en somme, est l’essence même du Cinéma.

Comme l’a dit l’actrice américaine Glenn Close : « Le cinéma, ce n'est rien d'autre en fait que de pouvoir lire l 'âme de quelqu'un juste en regardant ses yeux. »

A l’âge de 20 ans, ma décision est prise : ma vie sera dirigée par mes émotions, par ce qui touche, émeut, fait trembler, vibrer. Par ce qui trouble, exalte, affole, agite, attendrit, bouleverse, révolte, choque, fait souffrir, ébranle, embarrasse, épouvante, fait frissonner, inquiète, inspire, plait, séduit, sensibilise, transporte…

Tout cela sera sur mon chemin et je le susciterai aux autres. Je pars à Paris pour devenir Comédien.

Plus j’avance sur ce chemin, et plus je découvre qu’il est ductile et cela me transporte.

Désormais je vais au cinéma, plus que jamais. Je ne peux citer les films qui m’ont touchés tant ils sont nombreux maintenant.

« Into the Wild » de Sean Penn, fut la dernière séance que j’ai partagée avec mon père et mon oncle à nos côtés. Il est décédé il y a 1 an maintenant.

Le personnage de Christopher « Supertramp » lui ressemblait beaucoup, ils avaient le même romantisme…

Le Cinéma a aussi ce pouvoir, celui de ressusciter les souvenirs…

Le Cinéma, cet Art où nous sommes des milliers, jours après jours à partager nos émotions au même instant. Car c’est un peu une communion, il y a parfois des instants magiques :

Quand le film se termine et que les spectateurs applaudissent alors qu’il n’y a personne à acclamer. J’aime encore rester quelques instants, comme pour conserver au maximum la saveur de mon émotion. J’aime aussi voir toutes ces personnes qui sortent des autres salles. Chacun parle du film qu’il vient de voir et moi qui suis encore sous l’émotion des larmes que je viens de verser, je les surprends à avouer combien ils ont été effrayés ou très amusés.

Mais, il y en a certains qui disent : « putain 10€ pour une daube ! » même çà j’aime parce que comme le disait Georges Cukor : « Le cinéma, c'est comme l'amour, quand c'est bien, c'est formidable, quand c'est pas bien, c'est pas mal quand même. »

J’aime ressortir d’un film avec un regard différent sur le monde…

Les films qui arrivent à provoquer cela chez moi, leurs vies continuent en DVD. J’achète mes films dans le but de les faire voir à mes amis : « Quoi, t’as pas vu çà ? Tiens-toi près, ça va te toucher à l’âme. Je te le ramène demain… (Le temps que je passe l’acheter.) »…pour que l’émotion jamais ne se perde.

Tant que je pourrai explorer l’infinie densité des émotions humaines et de les partager à travers le Cinéma, je lui resterai fidèle. Comme l’Amour d’un fils pour son père !

Nicolas Kersiak

Une larme naquit au creux de l’œil de Maria et ruissela lentement le long de sa joue. Quelques instants plus tard, sa peau factice prit une couleur ocre : de la rouille apparut le long du sillon de la larme.

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11 mai 2008

"Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière." (Jean Cocteau)

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Salut à vous, camarades ciné-philes et -vores (mais pas -phobes, je l'espère !)

( Le "je" qui va suivre - ainsi que le jeu de mots douteux et la bannière faite en quatrième vitesse - sont d'Audrey from Corsica ;) )

Je profite de l'occasion ou plutôt, de l'initiative de Nicolas Kersiak pour continuer cette présentation virtuelle, en attendant la concrète qui se fera dans pile une semaine... Tremblez, carcasses !!

C'est drôle, je me sens soudain légèrement gênée lorsque je songe à vos soixante paires d'yeux lisant ces quelques lignes insignifiantes. Voilà que je parle seule... La schizophrénie me guette dangeureusement.

"Pourquoi un blog ?" sera peut-être une question qui vous aura effleuré l'esprit. Je serais tentée de dire tout simplement "Parce que" mais je conçois aisément que cette réponse ne vous satisfera pas des masses... N'étant pas détentrice d'une idée révolutionnaire, j'ai juste pensé qu'un blog serait encore plus sympa pour faire plus ample connaissance. De plus, nos présentations respectives trouveront la digne place qu'elles doivent avoir dans la catégorie "De vous à moi", ainsi, elle ne seront plus noyées dans vos boîtes mails. :) Comme cela a déjà été judicieusement suggéré par certain(e)s d'entre vous, ce serait bien qu'à côté de ces dernières, une photo ainsi que le texte du concours soient joints. Si cela a déjà été le cas par mail et que vous n'avez pas envie de le refaire ici, ça n'est pas grave ;) Alors, qui se jette à l'eau afin de nous montrer l'exemple ? Ou comment dire avec un moyen détourné "je ne veux pas être la première muhuhu"

Et enfin, "un blog" parce qu'une telle expérience cinématographique mérite bien une place dans la blogosphère, n'est-ce pas ?

Outre nos présentations, ce support permettra donc également de mettre toutes nos (futures) photos, d'y écrire nos coups de coeurs et coups de gueules cinématographiques, de donner nos avis, nos critiques, bref, tout ce que ce 61ème Festival de Cannes nous réservera et nous inspirera. =)

So... Let's go and see you soon !

Cinématographiquement vôtre (pour ne point paraphraser tout le monde...).

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